Nouvelles
En ce premier semestre 2017, le peuple français a été et est appelé - lors des élections présidentielles et législatives - à choisir celles et ceux qui auront à diriger la France dans les cinq prochaines années, à choisir des options qui engageront son destin pour plus longtemps.
Le résultat obtenu le 23 avril par la candidate du Front National au premier tour de l’élection présidentielle – plus de 7 600 000 voix, plus d’1,2 million de plus qu’en 2012 – soulève une vive inquiétude, car elle traduit une progression des idées xénophobes et liberticides qu’elle professe ; inquiétude d’autant plus grande que d’autres candidats, par conviction ou surenchère démagogique à visées électoralistes, s’en sont parfois fait l’écho.
Cette progression révèle l’ampleur de la crise morale, sociale et de la démocratie que connaît notre pays, très largement la conséquence de la remise en cause -encore accentuée cette dernière décennie - du pacte social et républicain mis en place à la Libération en s’inspirant du Programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R.), de la remise en cause des principes de maintien de la paix, de coopération entre les nations et de solidarité entre les peuples concrétisés par la création de l’ONU en 1945.
Fidèle aux valeurs humanistes, patriotiques et démocratiques de la Résistance, ayant inspiré la lutte des Résistantes et Résistants, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance n’a cessé, depuis sa création en 1945, de combattre la xénophobie et les résurgences du fascisme, masqué ou non, de se prononcer pour une société juste et fraternelle, pour un monde pacifique et solidaire.
A l’heure où, en mai et juin prochain, les Françaises et les Français vont à nouveau devoir s’exprimer, en élisant le nouveau Président de la République et les député(e)s d’une nouvelle Assemblée nationale, l’ANACR les appelle à - en conscience et en toute liberté - prendre en compte dans la détermination de leurs choix ces valeurs exprimées par le Programme du CNR, ainsi que la nécessité de prolonger, sans faiblesse ou complaisance, le combat antifasciste des Résistant(e)s.
Paris, le 24 avril 2017
L’ANACR
L'ANACR-Corrèze a le plaisir de vous faire part de la naissance de « Jeantou », le 11mars 2017 à Argentat, par une belle journée printanière.
Il mesure 20 cm et pèse 90 grammes tout de laine vêtu.
Sa maman, Yvonne Bourgès, se porte bien, son papa Léon dit Pétalugue aussi, même s'ils lui ont donné une trentaine de petits frères. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés.
Ce petit bonhomme au visage « bleu-blanc-rouge », coiffé du béret et chaussé des sabots corréziens, connaît déjà la Marseillaise et le Chant des Partisans !
Plus sérieusement... d'après la maman, il est né de la réalité des témoignages de notre regretté Jean Maison, qui ne manquait jamais de rappeler que sans les braves petits paysans corréziens, sans la solidarité de leurs familles : femmes « au four et au moulin », au lavoir ou par les chemins, anciens et enfants bouches cousues ou vives sentinelles, la Résistance n'aurait pas pu survivre et opérer.
Sa grande famille de l'ANACR-Corrèze l'accueille avec joie et émotion comme mascotte, symbole de la Résistance corrézienne et du souvenir impérissable de notre cher Jeantou qui nous a quittés en 2016.
L'ANACR est en deuil : notre Président national de l'ANACR Louis Cortot, nous a quittés le 05 03 2017. Compagnon de la Libération, Croix du combattant volontaire de la Résistance, Croix de guerre 1939-1945, il venait d'être élevé au grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Résistant de la première heure , il avait participé à la libération de Paris en août 1944, au côté de Henri Rol-Tanguy, commandant des FFI de l'Ile de France. Il y avait été blessé à la tête, perdant un œil et une partie de son audition. En 2016, il avait présenté, à la demande du Président de la République, son parcours de Résistant aux lauréats du Concours National de la Résistance et de la Déportation , lors de la remise des prix au Palais de l'Elysée.
Il avait tissé des liens particuliers avec la Corrèze et son co-président du comité départemental ANACR , Ami de la Résistance, Bernard Delaunay. En 2005, il avait répondu à son invitation de participer à une journée de « Connaissance de la Résistance » à Tulle, pour le 60eme anniversaire de la Libération. En 2014, il avait été heureux de présider le Congrès national de l'ANACR à Brive aux côtés de ses co-présidentes Cécile Rol-Tanguy et Henriette Dubois, il n'imaginait pas que ce serait pour lui le dernier. Ces Résistants historiques avaient été accueillis chaleureusement à Brive par Monsieur le Maire Frédéric Soulier, Monsieur le Député de la Corrèze Philippe Nauche et Monsieur le Président du Conseil Général Gérard Bonnet, au sein de la 1ere ville de France continentale libérée par la Résistance et du premier comité départemental ANACR de France.
Il avait alors demandé à Bernard Delaunay d'intégrer la Délégation Permanente du Bureau National de l'ANACR où ils avaient développé des relations fraternelles. Dernièrement le 19 février, il devait présider l'hommage aux héros de l'Affiche Rouge à Paris, il avait été hospitalisé la veille, il souffrait de nouveau de ses blessures de guerre, c'est son fils Jean-Louis qui avait lu son intervention .
Louis Cortot, Résistant et Président de l'ANACR, était un personnage profondément humain, chaleureux, respectueux de ses interlocuteurs, consensuel, profondément attaché aux valeurs du Conseil National de la Résistance. Il était un homme bon, dont la modestie n'avait d'égale que la Haute estime que lui vouaient tous ceux qui le connaissaient, nous ne l'oublierons pas.
Après ses compagnons Henri Rol-Tanguy et Robert Chambeiron , c'est un grand président de l'ANACR qui s'en est allé, il laisse à ses deux co-présidentes la mission de continuer, avec les Amis, à transmettre le message humaniste de la Résistance.
Notre président de l’ANACR, Louis Cortot , Compagnon de la Libération est décédé ce jour 05 03 2017 à Paris , l’ANACR est en deuil.
Nous relayons cette information aussi dans les médias nationaux , la date des obsèques n’est pas encore fixée, vraisemblablement un hommage national lui sera rendu.
73ème anniversaire du martyre des Héros de l’Affiche Rouge
Elle a osé…
Après avoir rapté avec cynisme le concept de laïcité pour en faire une machine de guerre contre les musulmans, voilà que Marine le Pen, dans son programme, ose invoquer le nom de Jean Zay, citant une phrase de la circulaire signée par lui en 1936, qui interdit tout signe politique dans les établissements scolaires.
Mais sait-elle pourquoi Jean Zay réaffirme avec force dans cette circulaire le devoir de laïcité dans les établissements scolaires ? Ceux en effet qui, dans les années 30, menacent la laïcité, ce sont essentiellement les ligues d’extrême-droite qui, pour détruire la République, maintiennent l’agitation dans les établissements scolaires et cherchent à y introduire leur propagande, par toutes sortes de ruses : tracts, recruteurs, enrôlement, etc . C’est contre les menées de ces ligues que Jean Zay veut protéger les enfants, et par la protection de la loi . L’année suivante, il rappelle que l’interdiction vaut aussi pour les propagandes confessionnelles. : « Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements… » .
Loin de prôner une « neutralité » qu’invoque M. Le Pen, Jean Zay appelle les enseignants à la mobilisation pour la défense de la République et les valeurs qui la fondent . S’il refuse tout militantisme politique, idéologique ou religieux dans l’école, c’est au nom des valeurs qui fondent la République et que combat au contraire M. le Pen : il veut une école qui apprenne à juger par soi-même et non à applaudir des hommes – ou des femmes – providentiel(le)s. Il veut une République ouverte, fraternelle, solidaire, qui n’exclut personne en raison de ses origines ou de sa religion, et dont le fondement est une école qui accueille tous les enfants, quels qu’ils soient, et qui tente de les ouvrir au monde.
En 1940, c’est cette même extrême-droite qui accueille comme une « divine surprise » (Maurras) l’accession au pouvoir, grâce à la victoire de l’Allemagne, de Pétain et de ce régime qui va s’empresser de mettre à mort la République, avant d’engager les persécutions contre ceux qu’il désigne comme « l’anti-France ». Ses journaux, en particulier Gringoire et Je Suis Partout, ne cessent pendant toute l’occupation d’alimenter la haine contre les juifs et les résistants et Jean Zay, depuis toujours détesté par l’extrême-droite, continue à être l’une de leurs cibles principales. La milice s’engage activement dans cette chasse à mort contre les juifs et les résistants. Cette même milice qui assassinera Jean Zay en 1944 …
Le FN est l’héritier historique de cette extrême-droite française, maurassienne et pétainiste. Il ne s’en est jamais démarqué, et chacun peut constater l’inspiration maurassienne des idées qu’il développe.
Hélène Mouchard-Zay